Marjorie Hobin (« Marjo »), fondatrice de Mind Up Consulting, connait bien le mentorat : d’abord en sourcing chez Saint-Gobain, elle s’est un jour lancée et a créé sa propre entreprise. Durant cette transition, d’autres femmes l’ont aidée à grandir en lui posant les bonnes questions et en partageant leurs perspectives. Aujourd’hui, elle change de rôle : c’est elle qui partage et qui aide ses mentorées. Voici ses réflexions sur son expérience en tant que mentore pour le programme de Mentorat de La Ruche.
- Pourquoi devenir mentor ?
Au départ j'ai surtout voulu rendre la pareille : j'ai moi-même eu la chance d'être mentorée dans ma carrière et dans mes transitions. Ma mentore me posait toujours les bonnes questions aux moments clefs de ma vie. En tant que mentorée, ça m'a donné la confiance pour me lancer. Et depuis deux ans, c'est à mon tour de contribuer et d’aider.
Comme je suis une femme qui aime les gens et les histoires, je m’épanouis dans ce rôle. Pendant mon tour du monde, je retranscrivais dans mon blog mes rencontres incroyables. Je souhaitais partager ces expériences avec le plus grand nombre. Être en posture d'écoute, c'est mon métier, c'est ce que j'aime et c’est ce que je fais naturellement. Je pose des questions, je souhaite comprendre l'histoire des gens et voir s’ils sont alignés avec ce qu'ils ont envie de faire. Voilà ce que j'apporte à mes mentorées. Par conséquent, le mentorat me semblait être une belle expérience à tenter et cette année j'ai décidé de continuer l'expérience.
- Côté pratique, le mentorat, comment ça marche (temps de tes sessions, format, objectifs) ?
La première séance est clef pour voir si le duo mentor/mentorée va marcher. Séverine Minvieille Marion et Jordane de la Ruche sont très proactives : s’il y a le moindre petit « glitch », on peut le faire remonter pour reformer éventuellement d’autres duos. L'idée est de ne faire perdre de temps à personne, si le clic ne se fait pas dès le début.
Quant à la préparation, Séverine envoie aux mentors une liste de questions, mais on est libres de guider la conversation comme on préfère avec notre mentorée.
On a également un groupe WeChat dans lequel on peut partager avec les autres mentors.
Pour ma mentorée et moi, on fait tout par téléphone à raison d'un peu plus d’une heure par mois. À chaque fois, plutôt que des « devoirs », on définit ensemble la prochaine date, un cadre, les objectifs de réflexion.
De mon côté, je prends des notes parce que ça m’aide à garder le fil pour les prochaines séances. Et dans l’ensemble, on garde la discussion détendue et naturelle.
- Pourquoi ton match entre mentore / mentorée a-t-il fonctionné ?
Je n’avais envoyé aucun critère précis pour la formation des duos, mais la sélection de mes mentorées a été très pertinente. Un excellent travail en coulisse de la part de Séverine et de l’équipe de La Ruche.
Par exemple, une de mes mentorée travaille dans le développement responsable et ce point commun nous a permis de communiquer rapidement autour de son projet. Une autre mentorée ne travaille pas dans le même secteur, mais beaucoup de ses questions résonnent avec mon parcours. Mes mentorées sont en posture de partage et d'écoute et c'est pour ça que ça marche bien entre nous.
- Qu'est-ce que tes relations mentor/mentorée t'ont apporté ?
Ma plus grande fierté, c'est d'avoir pu aider quelqu'un. Et me frotter à d'autres parcours m'apporte énormément : rencontrer de nouvelles personnes, ça m'inspire !
Être inspirée par la créativité des autres face à leurs challenges, être inspirée par les remises en perspectives et les choses qui passionnent les autres. On dédramatise les choses et on les regarde sous un angle nouveau. Je reconsidère toujours mes propres challenges, ce que j'ai à ma disposition et ce vers quoi je tends.
- Quelle est ta plus belle réussite ou quel est le résultat le plus frappant que tu aies observé à la suite de vos discussions mentor/mentorée ?
Certaines discussions vraiment font "TILT". Je peux penser que ça vient de moi, mais c'est surtout parce que ma mentorée travaille énormément et qu'elle est brillante. Pour ma nouvelle mentorée je pourrai répondre plus tard dans l’année !
- Que dirais-tu à quelqu'un qui hésite à se lancer dans le mentorat ?
Il faut être clair sur les attentes que l'on a de soi-même. En tant que mentor, tu dois être désintéressée dans la démarche : le mentor est présent pour accompagner et challenger, dans la bienveillance et la transparence. Notre travail est de planter des graines, et celui de la mentorée est de décider que faire de ces graines.
Vraiment ça vaut le coup de s'investir d'un côté comme de l'autre.
Le mentorat, au pire, c'est que du positif !
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